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L’agriculture ne gagnera jamais rien avec l’extrême-droite

Ne comptons pas sur des slogans simplistes pour résoudre des équations compliquées.

Notre Union européenne n’est pas parfaite. Comment le serait-elle, construction somme toute historiquement récente, originale et dont on attend beaucoup, y compris, à la fois, qu’elle respecte ses membres et leurs singularités et qu’elle les rassemble voire les représente ? L’Europe agricole, qui en a été une des premières composantes, n'est donc pas parfaite non plus. Ce n’est pas un scoop. Toujours pas assez harmonisée sur le plan social, fiscal, environnemental. Source de surcharge administrative. Difficile à comprendre dans son fonctionnement institutionnel. Mais quelles conclusions faut-il en tirer ? Faut-il donner du crédit à ceux qui consacrent toute leur énergie à dénoncer ces imperfections et ces dysfonctionnements ? Non, cent fois non, car ça ne réglerait rien.

Les droites nationalistes, en France et dans d’autres pays européens, ont le vent en poupe. Sans doute en partie parce que leurs mots sonnent juste dans beaucoup d’oreilles quand elles décrivent les écueils du système actuel. Le hic c’est que la politique, fondamentalement, consiste à chercher des solutions, pas des problèmes. Et que c’est beaucoup plus difficile et donc plus ingrat.

Le RN et ses amis parviennent presque à le faire oublier : une Union européenne où les droites nationalistes seraient renforcées, c’est, évidemment, la garantie de moins d’harmonisation qu’aujourd’hui. Un marché européen avec des règles encore plus divergentes, des distorsions de concurrence exacerbées. Pas une bonne nouvelle pour notre agriculture.  C’est en fait l’inverse qu’il faut faire, il n’y a pas vraiment le choix : essayer de patiemment continuer à consolider l’Europe politique, rendre notre marché unique plus opérant. Tout en -  et c’est peut-être une nouveauté pour beaucoup - le protégeant un peu plus.

Mais ce n’est pas tout. Que les citoyens français et des autres pays d’Europe, y compris les agriculteurs, aient du mal à voir où l’UE les emmène, c’est bien compréhensible. Mais ce n’est pas une raison pour tout rejeter. Il faut au contraire mettre au Parlement européen, l’instance démocratique la plus représentative qui soit, des femmes et des hommes, issus des forces politiques qui ne vont pas se contenter de dénoncer les problèmes mais qui ne vont pas rechigner à essayer de les traiter. À, petit à petit, dans la concertation, chercher à résoudre les nombreuses contradictions qui se font jour entre tous les enjeux économiques, sociaux, environnementaux auxquels nous devons collectivement faire face. C’est pleinement vrai pour notre agriculture, qui doit et devra toujours répondre à de nombreuses demandes en matière de performance et de durabilité. Ce n’est pas facile. Ce n’est pas simple. Si ça l’était, ce serait déjà fait.

Il existe un chemin. Un chemin qui donne au monde agricole les moyens de ses ambitions et de celles de la société, qui ne sont pas si éloignées. Les moyens de reconstruire une vraie souveraineté alimentaire et les conditions d’une durabilité renforcée de nos systèmes de production. Les moyens de rémunérer dignement les femmes et les hommes qui nous nourrissent, de leur offrir la résilience et la sérénité qui leurs permettront de valoriser tous les atouts de cette agriculture européenne si diverse. Oui ce chemin est difficile à trouver, je ne suis pas naïf. Mais certains semblent avoir renoncé à le chercher. Pas moi. Pas nous.

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