Intervention de Jérémy DECERLE sur le loup, dans l’hémicycle, à Strasbourg, le 13 septembre 2023 → https://twitter.com/JDecerle/status/1702010410369511744
Un an s’est écoulé depuis que le Parlement européen a approuvé sa résolution sur les grands carnivores en Europe appelant à une action européenne concertée et forte sur le sujet.
Les attaques de loups, elles, ont continué d’augmenter. En France, ce sont plus de 12 000 bêtes tuées, 55 départements concernés, pour 1104 loups recensés, représentant une augmentation en 5 ans de 107% de la population lupine nationale, et le problème sévit aussi en Espagne, en Italie, en Roumanie, en République Tchèque...atteignant les 20 000 loups recensés en Europe. Cette augmentation conséquente des populations de grands carnivores déstabilise les écosystèmes, ne permettant pas la cohabitation avec les élevages mais leur destruction. Les conséquences économiques, mais aussi psychologiques, pour les éleveurs sont de plus en plus catastrophiques et de plus en plus profondes.
La prédation du loup est donc, plus que jamais, un enjeu et un enjeu européen, car le loup ne connait pas les frontières. La Présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, semble en avoir pris conscience en déclarant publiquement, début septembre, que les meutes de loups représentent un réel danger, ouvrant la porte à une possible révision du statut de protection de l’animal. Des propositions plus concrètes sur le sujet sont attendues pour fin d’année. C’est un premier pas dans la bonne direction.
Au niveau national, un nouveau plan loup, couvrant la pèriode2024-2029, a été mis sur la table. Je suis bien conscient que certains trouvent que C-cette feuille de route ne va pas encore assez loin. Elle a, en tout cas, le mérite d’essayer d’insuffler une nouvelle dynamique en donnant aux agriculteurs plus de moyens pour se défendre, en essayant d’améliorer les outils de protection des troupeaux et en réévaluant les indemnités pour les pertes subies. Donnons-nous maintenant quelques mois pour voir, dans les faits, sur le terrain, si les résultats escomptés sont là. Il me semble un peu facile et assez contre-productif de jouer le jeu de certaines oppositions critiquant tout et tout le monde, systématiquement, et sans avoir même pris la peine, concrètement, d’évaluer la faisabilité et l’efficacité des mesures proposées.
Les actions en cours en Saône-et-Loire, où la prédation est particulièrement présente et dévastatrice:
La plupart des parlementaires saône-et-loiriens, nationaux et européens, ont décidé, début juin, d’unir leurs forces sur ce dossier et d’interpeller, par voie de courrier, les Ministres en charge. S’en est suivie, très rapidement, la venue sur notre territoire du Ministre de l’Agriculture, Marc FESNEAU. Il a su tenir un discours engagé et en phase avec les demandes des éleveurs, notamment sur les modalités d’accès aux tirs et sur les taux de prélèvement. Nous savons pouvoir compter sur son soutien sur ce dossier. Maintenant, c’est avec le Ministère de la Transition écologique que nous devons poursuivre le dialogue, avec le souhait d’offrir à notre département un cadre de défense contre le loup, adapté aux spécificités de l’élevage en Saône-et-Loire.
« Agriculture : changer d’approche »
